Extrait de l’équipe :
Portée par Alexandra Lacrabère, l’équipe de France se qualifie pour sa quatrième finale dans un Mondial, où elle retrouvera la Norvège. Elle bat le Danemark (28-23) malgré la perte définitive d’Allison Pineau.
Alexandra Lacrabère a été exemplaire en l’absence d’Allison Pineau. (EQ)
«Marchez leur sur la gueule !» Mais qui s’adressait ainsi aux Bleues ? Olivier Krumbholz ? Non, Alexandra Lacrabère ! Et oui, la Paloise pouvait tout se permettre. Nous étions alors à la 37e minute et la meneuse d’Arvor venait de marquer sept buts en dix minutes (10 au total). Dans le même temps, l’équipe de France venait de passer de -1 (10-11) à +4 (18-14). L’écart est même monté à +6 (20-14) deux minutes après sur deux réalisations de Marie-Paule Gnabouyou. Ce n’était pas un miracle, les Bleues étaient favorites de cette demi-finale face à un Danemark qu’on n’attendait pas forcément à ce niveau, enfin pas cette année. Mais c’était une performance exceptionnelle car cela signifiait que la perte sur blessure d’Allison Pineau, leader de jeu en attaque, essentielle aussi en défense, dès la deuxième minute était déjà digérée.
Dix minutes pour s’en remettre
L’équipe de France est assurée de revenir de Sao Paulo avec la sixième médaille après les deux de bronze de l’Euro (2002, 2006) et les quatre du Mondial.
Pineau ne sera pas là en finale dimanche contre la Norvège (20h15), la quatrième des Bleues dans un Mondial après 1999 (défaite), 2003 (victoire) et 2009 (défaite), là où une victoire les enverrait directement aux JO de Londres sans passer par le TQO. Sauf que cette équipe à un caractère et une cohérence qui lui permettent de survivre aux coups durs. Cela avait été le cas après la perte de Signate. Cela a de nouveau été vrai malgré les larmes de Pineau. Certes, il y a eu une période de tangage (4-7) dont Line Jorgensen a profité mieux que quiconque (4/5 après 15 minutes). Mais les Bleues, avec une excellente Paule Baudoin, n’ont pas coulé et étaient repassées devant avant même le festival Lacrabère (9-8, 21e).
Leynaud monte en régime
Mettre la tête sous l’eau de leurs adversaires leur a demandé un effort d’autant plus important qu’elles étaient affaiblies. Elles l’ont logiquement payé et se sont donc relâchées après avoir atteint les +6. Les Danoises ont passé un 4-0 pour se rapprocher (20-18, 44e), obligeant Olivier Krumbholz à prendre un temps-mort. «Lachez les chevaux !», leur a-t-il commandé. Et encore une fois, elles se sont exécutées. Amandine Leynaud est montée en régime et dans son sillage, les Bleues ont gardé jusqu’au bout deux, parfois trois buts d’avance (23-20, 52e). Le Danemark est resté scotché à 23 buts, comme la Suède en huitièmes, comme la Russie en quarts. Si ce total est encore celui des Espagnoles ou des Norvégiennes dimanche, alors les Bleues ne seront pas loin de leur deuxième titre mondial. Même avec deux arrières en moins. – X.C.